Stopper le développement du crime organisé en Europe

01/05/2024

Europol a identifié 821 réseaux criminels en capacité de menacer la sécurité intérieure de l'UE (1) . 71 % d'entre eux ont recours à la corruption, dont 28 % de manière proactive et systématique.

Ils réunissent 25 000 membres. 280 réseaux sont actifs depuis plus de 10 ans. 86 % sont capables d'infiltrer le monde des affaires légales pour dissimuler leurs activités et blanchir les profits criminels. 68 % sont composés de membres de plusieurs nationalités et 32 % sont composés de membres originaires d'un seul pays. 112 nationalités sont représentées dans 821 réseaux. 76 % sont présents ou actifs dans deux à 7 pays.

La France n'est pas épargnée : Les réseaux criminels français agissent dans le trafic de cocaïne et de cannabis. Ils se livrent également à l'extorsion et le racket, ainsi que la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle. Ils opèrent principalement en France, mais ont également des liens avec plus de 15 autres pays, dont la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne au sein de l'UE, ainsi que les Émirats arabes unis en dehors de l'UE.

Les victimes des réseaux criminels sont les citoyens européens et la démocratie. Lorsqu'ils utilisent la corruption pour développer et protéger leurs activités criminelles, ils minent la capacité de nos institutions à répondre aux défis gigantesques de notre époque, qu'il s'agisse du maintien de la paix, de la transition écologique, de la sécurité ou encore de la lutte contre les inégalités sociales.

Neutraliser les réseaux de criminalité organisés doit être une des priorités du futur Parlement européen.

Pour ce faire, la liste Écologie positive et territoires propose :

  • 1. De développer des méthodes d'enquêtes proactives et globales permettant de contrecarrer l'agilité et la résistance des réseaux criminels. Ces enquêtes doivent systématiquement porter non seulement sur les activités criminelles principales mais également sur les activités de soutien et subsidiaires qui permettent aux réseaux criminels de prospérer et de durer, notamment le blanchiment et la corruption.
  • 2. De renforcer les coopérations internationale et interrégionale y compris en matière de renseignement pour contrer l'aspect transfrontalier des réseaux criminels en mettant en place des structures de coopération et des partenariats spécifiques tant au sein de l'UE qu'avec les partenaires mondiaux
  • 3. De combattre la criminalité organisée à la racine en protégeant le secteur économique de l'infiltration par les organisations criminelles. Cela passe par un contrôle des sociétés et des structures juridiques immatriculées dans les États membres de l'UE.


(1) https://www.europol.europa.eu/publication-events/main-reports/decoding-eus-most-threatening-criminal-networks