Programmer la fin de l'expérimentation animale

25/04/2024

Souvent, le sujet de l'expérimentation est abordé, à raison, par le prisme des douleurs atroces et des souffrances infligées aux animaux de laboratoires : chats, chiens, rongeurs, singes, lapins, poulets, poissons, oiseaux. C'est un fait qui, sans être systématique, est extrêmement répandu.

Écologie Positive et Territoires tient à l'aborder sur quatre axes supplémentaires :

  • les méthodes impropres, voire mafieuses, de trafic d'animaux à destination des ces expériences, ainsi que la revente opaque de certains animaux de laboratoires par certaines institutions à d'autres
  • les risques pour la santé humaine, la science établissant clairement qu'aucune espèce animale n'est le modèle d'une autre. Par exemple, les rongeurs, très prisés des laboratoires effectuant les tests médicamenteux et toxiques, sont moins sensibles que nous aux substances cancérogènes et aux perturbateurs endocriniens. Ce qui explique l'émergence régulière de scandales mettant en avant la dangerosité de certaines substances, herbicides ou autres, commercialisées
  • les risques pour le milieu naturel, tout particulièrement en cas de rejet dans les eaux publiques.
  • l'aspect dépassé de la méthode, à l'heure où les alternatives partagent l'avantage d'une bien meilleure fiabilité, et, souvent, d'un coût réduit. Par ailleurs, en réduisant le recours aux tests sur animaux, nous limiterons nos importations de nourriture leur étant dédiée, souvent sujet à controverses elle aussi. Ces alternatives à l'animal sont en constant développement, si bien que l'usage de l'intelligence artificielle est sérieusement étudié.

Si la recherche fondamentale constitue, sans aucun doute, le secteur dont la transition sera la plus longue, les alternatives sans animaux existent bel et bien et peuvent être employées dès a présent pour les tests réglementaires, comme cela se fait aux États-Unis avec succès.

Nos propositions :

  • Proposer une directive européenne de reconnaissance des méthodes substitutives à l'expérimentation animale et amender le programme REACH de manière à y étendre cette reconnaissance.
  • Accroître l'activité de l'ECVAM (Centre Européen pour la Validation des Méthodes Alternatives).
  • Soutenir la communauté de la recherche fondamentale dans sa transition vers les expériences sans animaux et accroître le développement des méthodes substitutives. De nombreuses alternatives existent déjà.
  • S'inspirer du modèle américain en mettant immédiatement fin à l'expérimentation animale dans les autres domaines, notamment les tests réglementaires pour les médicaments et substances chimiques.