Agriculture : renouer le dialogue !
Notre constat :
La colère des agriculteurs, qui n'en peuvent plus de se sentir déconsidérés et d'étouffer sous toutes les contraintes qui les épuisent au quotidien, et le contexte climatique et de perte de biodiversité qui est une réalité incontournable, nous plongent dans une situation qui semble inextricable.
Les rapports scientifiques sont malheureusement très clairs sur les impacts que nous devons corriger. Ne soyons pas sourds. Nous comprenons toutefois que nous nous sommes employés à faire de ces démarches environnementales un véritable enfer pour de trop nombreux agriculteurs. Allons-nous trop vite ? Oublions-nous de regarder quels sont les pas qui peuvent être faits et ceux qui nécessitent plus de temps ? Je suis pour être ambitieux dans le respect de la planète, mais je ne suis pas non plus pour aller trop vite si in fine le résultat est le recul ou la stagnation.
Les agriculteurs ne se lèvent pas le matin pour porter atteinte à l'environnement dont est directement issu le fruit de leur travail. Beaucoup d'entre eux cherchent quotidiennement à réduire cet impact.
Agriculture et écologie sont-ils condamnés à être opposés. Ce serait insensé et sans issue, ni pour l'agriculture, ni pour le devenir de la planète.
Partant de là, toute tension, tout blocage, ne peut trouver d'issue que dans le compromis. Le gouvernement utilise sa méthode qui a pour constante l'absence totale de concertation. Des décisions prises dans le secret des cabinets ministériels et de l'Elysée qui finissent par ne correspondre ni aux aspirations des agriculteurs, ni à celles des mouvements environnementaux, même les plus modérés.
Il est plus que temps de renouer le dialogue et selon nous, ce dialogue ne peut ignorer les deux principales composantes du débat : les agriculteurs d'une part, et les associations environnementales et les écologistes (du moins, celles et ceux qui – nombreux heureusement – refusent toute forme de violence).
Nous appelons à un Grenelle de l'Environnement.
Il devra démarrer urgemment par la question agricole. Ne réinventons pas ce qui a marché par le passé. Le Grenelle de l'environnement de 2007 a abouti à des compromis acceptés par toutes les parties prenantes. A l'époque, sur le volet agricole, il avait été accepté tant par les agriculteurs que par les associations environnementales.