Enjeux migratoires : défendre le modèle européen d'une terre d'asile sous maîtrise collective
Les phénomènes migratoires ne sont pas une réalité momentanée. C'est une réalité structurelle dans le monde, en Europe et à des degrés plus ou moins sensibles dans l'ensemble des territoires de l'Union européenne.
Face aux conséquences du changement climatique et aux atteintes au droit humain dans certaines parties du monde, les mouvements migratoires sont amenés à s'intensifier.
Il est devenu évident que l'Europe ne peut pas accueillir, sans maîtrise ni régulation au niveau du continent, les réfugiés du monde entier. Le Conseil et le Parlement européen sont parvenus à un accord sur les principaux éléments politiques dans la réforme du système d'asile et de migration de l'UE en décembre 2023. Le cadre juridique de l'UE en matière d'asile et de migration devrait donc être remanié en profondeur.
Conformément aux valeurs humanistes, à sa défense et à la promotion des droits de l'homme, les institutions européennes ont planché pendant presque 10 ans pour s'accorder sur un pacte de compromis, le Pacte asile et migration : filtrage des migrants en situation irrégulière à leur arrivée dans l'UE, données biométriques, procédures d'introduction et de traitement des demandes d'asile, règles relatives à la détermination de l'État membre responsable du traitement d'une demande d'asile, coopération et solidarité entre les États membres et manière de gérer les situations de crise, y compris les cas d'instrumentalisation des migrants…).
Écologie Positive et Territoires soutient une réponse européenne collective à l'enjeu migratoire.
Écologie Positive et Territoires pense qu'il est de notre devoir d'apporter une réponse collective et européenne à la migration dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
Depuis 30 ans, environ 50 000 migrants, femmes, hommes ou enfants ont perdu la vie en voulant rejoindre l'Europe. Les migrants, les demandeurs d'asile, les mineurs non accompagnés, les migrants en transit ou ceux en situation de vulnérabilité ont des droits et des devoirs que nous devons garantir au sein d'une Europe humaniste et solidaire.
Humaniste pour ses ressortissants ; humaniste aussi face à la détresse des populations migrantes qui, pour la très grande majorité d'entre-elles, subit ce déracinement pour fuir des zones de conflit, des évolutions climatiques ou de famine.
Solidaire entre Etats membres dans la gestion des flux migratoires aux multiples portes de l'Europe. L'absence d'une politique migratoire coordonnées entre les Etats de l'Union européenne est une offense au projet européen. C'est pourquoi il faut veiller à ce que les nouvelles règles présentées en décembre 2023 soient adoptées pour renforcer l'efficacité du régime d'asile européen.
Écologie Positive et Territoires appelle à ce que :
- La réforme relative à l'asile et à la migration entreprise ne soit pas entravée par les représentants des États membres de l'UE sur son parcours de validation institutionnelle .
- L'UE organise aussi une véritable coopération internationale avec les Etats non européens , pour coconstruire les conditions qui permettront de dissuader les candidats à l'exil.
- Les discours xénophobes soient couverts par un discours de vérité sur la situation démographique de l'UE. Le vieillissement des Etats est tel que seule une population d'actifs issus de l'immigration pourra compenser une réduction de la part des actifs dans la population. Rappelons que dans 50 ans les actifs ne représenteront plus que 50% de la population ; ils subiront, si rien n'est fait, une pression intenable du système des retraites, une augmentation importante des charges salariales, une pénurie de main-d'œuvre qualifiée…
- Les Etats membres de l'UE doivent travailler avec les territoires sur les phénomènes migratoires. Il faut mettre en place des structures institutionnelles locales, adaptées à chaque situation pour améliorer une intégration sociale de la population immigrée, intégration que l'on sait complexe.